Col du Frêne

Col du Frene2

Le col du Frêne, porte d’entrée du massif des Bauges, a gardé jusqu’en 2005 les traces de son exploitation hivernale passée.

Les débuts, côté Saint-Pierre-d’Albigny

L’aventure commence à la fin des années 50 lorsque Georges MORAT, gérant de l’hôtel-restaurant du Col du Frêne, installe un premier fil-neige prés de son établissement (1). Cet appareil d’environ 100m de long était démontable et fonctionnait avec un moteur à essence. Il fut par la suite remplacé par un téléski « Ecole », à perches fixes et pylônes tripodes, du constructeur par Montaz Mautino.

Vers 1960, un autre fil-neige, bien plus long et particulièrement raide, est installé sur les pentes boisées surplombant le col (2). Il semblerait que le départ ne se faisait pas au niveau de la route mais 50 mètres de dénivelé plus haut, au niveau d’une petite clairière : le ski se méritait donc à l’époque !

En 1962, M. MORAT obtient l’autorisation de la commune de Sainte-Reine de tirer une ligne électrique en vue d’alimenter ses remontées mécaniques. Il embauche alors des ouvriers afin de déboiser et terrasser les futures pistes de ski à l’aide d’un bulldozer.

Trois personnes sont parties à Bogève, en Haute Savoie, afin de récupérer un téléski biplace à enroulements de marque Müller, doté de 10 pylônes en treillis, qui fut réimplanté à la place du grand fil-neige, mais avec une gare de départ située cette fois-ci à proximité de la route départementale (3). Cet appareil de prés de 850m de long desservait deux belles pistes situées entièrement en forêt.

Tout était prêt pour une ouverture durant l’hiver 1963… sauf qu’il n’est tombé que 5 cm de neige. Le téléski tournera par contre à plein régime dès la saison suivante. Une clientèle principalement lyonnaise occupe l’hôtel et, les jeudis, jusqu’à 500 enfants pouvaient débarquer en autocar.

A l’assaut du Mont Morbier …

Georges MORAT voyait grand. Il envisageait de rallier le domaine skiable d’Aillons, ouvert en 1964, en passant par le sommet du Mont Morbier. Mais ce projet ne fut jamais concrétisé. Il faut dire que la pente est raide !

En 1968, il fit néanmoins installer un autre téléski par Montaz Mautino, partant du lieu-dit « La Cornue » sur la commune de Sainte-Reine, pour atteindre l’une des crêtes du Mont Morbier (4). Il s’agit d’un appareil plutôt moderne pour l’époque, à perches débrayables et doté d’une gare D40.

Un fil-neige est également installé à « La Cornue » à cette époque (5) tandis que le téléski « Ecole » est déplacé au pied du téléski Müller (6).

Une activité qui faisait des envieux

Parallèlement, l’épicerie CARLE fait monter son propre fil-neige juste au dessus du relais de Routhennes (7). Cet appareil artisanal d’environ 300m de long fonctionnait grâce à un tracteur. Pour l’emprunter, il fallait de munir d’attaches spécifiques reliées au câblés par un crochet de fer et comportant un bout de bois qui devait être maintenu entre ses jambes.

Il fût démonté en 1969 et réimplanté par André CARROZ, Gilles RINCHET et Guy BERTIN au niveau du hameau d’Epernay, près du pont de la Gariette. Un vieux car servait de buvette. Chacun se relayait pour faire tourner cette petite affaire.

Enfin, c’est la commune de Sainte-Reine qui décide de créer son propre stade de neige. En 1970, une voie d’accès est créée jusqu’au « Mollard du Berger », où sera implanté l’année suivante un téléski démontable à perches fixes racheté à la commune de Saint-Ferréol (8). L’unique piste desservie, de 300m de long, était damée par Monsieur MORAT, qui possédait son propre RATRAC.

Mais, victime de la concurrence des grosses stations du secteur et d’un manque d’enneigement de plus en plus marqué, l’exploitation de tous ces remonte-pentes cesse en 1973. On peut également noter que la liaison entre chacun de ces appareils n’était pas évidente (chemins plats, piste de descente sans retour possible à skis …) ce qui a pu rebuter une clientèle devenant de plus en plus exigeante.

Les téléskis furent alors abandonnés durant une trentaine d’année, avant que l’association Mountain Wilderness ainsi que les services d’exploitation des stations de ski voisines (Savoie Grand Revard et Aillon-Margeriaz) ne procèdent à leur démantèlement en 2005.

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sources2.

http://www.amisdesbauges.org/wp-content/uploads/2017/08/160703-Echo-du-Griot-n%c2%b0-13-juillet-2016.pdf

http://www.ledauphine.com/actualite/2011/06/09/faut-il-demonter-des-remontees

http://www.remontees-mecaniques.net/forums/index.php?showtopic=13076

http://www.paysagesreconquis-monblog.com/dmontage-de-remontes-mcaniques-obsoltes-au-col-du-frne-bauges-en-savoie/

https://www.mountainwilderness.fr/se-tenir-informe/actualites/que-reste-t-il-des-anciens-teleskis-du-col-du-frene.html

https://www.mountainwilderness.fr/se-tenir-informe/actualites/installations-obsoletes.html

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